MICHEL et son Jardin d'Eden - par Nikos Typounoff
La difficile quête de soi d’un enfant confronté aux mensonges et aux décisions arbitraires des adultes Confronté aux euphémismes, dissimulations et demi-mensonges des adultes, Michel, du haut de ses 11 ans, essaie de comprendre ce monde étrange et contradictoire dans lequel il vient brutalement de plonger. Bien sûr, il ne réussit pas à interpréter correctement ce qu’il entend. Mais pourquoi les adultes ne disent-ils pas les choses simplement ? Un mur est un mur, un mort est un mort. À quoi sert-il de vouloir cacher la vérité ? La vie peut paraître compliquée, obscure et malaisée lorsque la certitude devient mirage et qu’on est ballotté par les décisions arbitraires des adultes, toujours « pour son bien »… Dans ce récit autobiographique, Nikos Typounoff revient, non sans émotion, sur les fragments prégnants de son enfance, marquée par l’abandon, l’absence, les questionnements existentiels, la quête de repères affectifs et éducatifs, ainsi que la fragilité des liens familiaux, laissant entrevoir en filigrane en quoi ce « chaos » a influencé son rapport aux autres et à lui-même. Il nous entraîne dans une quête de soi qui, par effet miroir, devient la nôtre. EXTRAIT Maman n’était pas au ciel, maman était enfermée sous cette grosse pierre noire et brillante. Il n’y voyait pas de porte, pas de sortie possible. C’était ça, être morte ! Elle ne reviendrait plus jamais. « IL EST ORPHELIN ! Il est vraiment moins que rien ! Le garçon avait dit la vérité. Tous les autres lui avaient menti. Sa marraine qui lui disait que sa maman était au ciel et qu’elle veillait sur lui, son tonton qui acquiesçait, ce papa qui l’avait enlevé à sa marraine et cette grand-mère qui ne parlait que de sa fille : tous des menteurs, des raconteurs d’histoires ! » Mais, lui, comment allait-il se débrouiller ? Comment vivre avec ça ? Et qui était ce petit frère qui ne lui ressemblait pas vraiment, aussi blond que lui-même était brun, des yeux bleus en face de ses yeux noirs, rondouillard alors qu’il était sec comme une trique, lui disait-on ? Mais, pourquoi ce mot lui faisait-il si mal ?